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Présentation de la partie I

La première partie de cet ouvrage est une introduction complète au noyau du langage Objective CAML, en particulier le mécanisme d'évaluation d'une expression, le typage statique et le modèle mémoire des données.

Une expression est la description d'un calcul. L'évaluation d'une expression retourne à la fin du calcul une valeur. L'exécution d'un programme en Objective CAML correspond au calcul d'une expression. Les fonctions, les structures de contrôle de l'exécution d'un programme, telles les conditionnelles ou les boucles, sont elles aussi des expressions.

Le typage statique garantit que le calcul d'une expression ne pourra pas déclencher une erreur de type à l'exécution. Dans les faits, l'application d'une fonction à des arguments (ou paramètres effectifs) n'est acceptée que s'ils ont tous un type compatible avec les paramètres formels indiqués dans la définition de la fonction. Le langage Objective CAML possède en outre une inférence de types : le compilateur détermine automatiquement le type le plus général d'une expression.

Enfin la connaissance minimale de la représentation des données est indispensable au programmeur pour maîtriser les effets des modifications physiques sur les données.

Plan

Le chapitre 2 contient une présentation complète de la partie purement fonctionnelle du langage et des contraintes dues au typage statique. La notion de calcul d'expression y est longuement illustrée. Les structures de contrôle suivantes sont détaillées : la conditionnelle, l'application et le filtrage de motif. Les différences entre type et domaine d'une fonction sont discutées afin d'introduire le mécanisme d'exceptions. Ce trait du langage sort du cadre fonctionnel et permet la gestion de ruptures de calcul.

Le chapitre 3 expose le style impératif. Les constructions y sont plus proches des langages classiques. Les structures de contrôle associées comme la séquence et l'itération y sont présentées ainsi que les structures de données physiquement modifiables. L'interaction entre modifications physiques et partage de données est alors détaillée. L'inférence de types y est précisée en tenant compte de ces nouvelles constructions.

Le chapitre 4 compare les deux styles précédents et surtout présente différents styles mixtes. Ce mélange permettra en particulier de construire des structures de données paresseuses, y compris physiquement modifiables.

Le chapitre 5 montre l'utilisation de la bibliothèque Graphics incluse dans la distribution du langage. Les notions de base de la programmation graphique y sont exposées et immédiatement mises en oeuvre. Il en est de même pour la construction d'interfaces graphiques grâce à la gestion d'événements minimale fournie par cette bibliothèque.

Ces quatre premiers chapitres sont illustrés par un exemple complet, l'implantation
d'une calculatrice, qui évolue de chapitre en chapitre.

Le chapitre 6 présente trois applications complètes : une petite base de données, l'interprète d'un mini-BASIC et le jeu Démineur. Les deux premiers exemples sont construits principalement dans un style fonctionnel, alors que le troisième l'est dans un style impératif.

Rudiments de syntaxe

Avant de commencer nous indiquons les premiers éléments de syntaxe du langage. Un programme est une suite de phrases du langage. Une phrase est un élément de syntaxe complet directement exécutable (expression, déclaration). La fin d'une phrase se termine par un double point-virgule (;;). On distingue trois types de déclarations qui sont repérées par un mot clé différent :
déclaration de valeur : let
déclaration d'exception : exception
déclaration de type : type
Tous les exemples donnés dans cette partie sont à écrire au niveau de la boucle d'interaction du langage.

Voici un premier (petit) programme Objective CAML, entré sous la boucle d'interaction, dont l'invite est le caractère dièse (#), où sont définies une fonction fact calculant la factorielle d'un nombre, et son application à l'entier 8.

# let rec fact n = if n < 2 then 1 else n * fact(n-1) ;;
val fact : int -> int = <fun>
# fact 8 ;;
- : int = 40320
Ce programme comprend deux phrases. La première est la déclaration d'une valeur fonctionnelle et la seconde est une expression. On s'aperçoit que la boucle d'interaction affiche trois informations qui sont : le nom de la déclaration, ou le caractère moins (-) dans le cas d'une expression ; le type inféré ; et la valeur retournée. Dans le cas d'une valeur fonctionnelle, le système affiche <fun>.

L'exemple suivant montre la manipulation de fonctions comme valeurs du langage. On y définit tout d'abord la fonction succ qui calcule le successeur d'un entier, puis la fonction compose qui compose deux fonctions. Celle-ci sera appliquée à fact et succ.

# let succ x = x+1 ;;
val succ : int -> int = <fun>
# let compose f g x = f(g x) ;;
val compose : ('a -> 'b) -> ('c -> 'a) -> 'c -> 'b = <fun>
# compose fact succ 8 ;;
- : int = 362880
Ce dernier appel effectue le calcul fact(succ 8) et retourne le résultat escompté. Notons que les fonctions fact et succ sont passées en paramètres à compose au même titre que l'entier 8.




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