Titre : Quels langages pour les machines et plateformes de calcul hybrides futures ? Orateur : Serge G. Petiton USTL, CNRS/LIFL et INRIA Résumé : Les super-ordinateurs les plus puissants devraient atteindre les 10 « Petaflops » d'ici 2012. Ceux-ci intégreront souvent des techniques proches de celles des grilles de calcul avec des processeurs possédant, par ailleurs, des douzaines de coeurs chacun et des accélérateurs hétérogènes. Des machines a plus d'un million de coeurs sont attendues. De nombreux spécialistes s'accordent pour penser que ces machines vont nous obliger à repenser une nouvelles fois la programmation des nouvelles applications scientifiques. Le changement risque d'être aussi profond que celui généré alors par le calcul vectoriel puis le calcul parallèle. Beaucoup pensent aussi que les langages devront évoluer, voire complètement changer. Même si on reparle de plus en plus de parallélisation automatique au niveau des processeurs multi-coeurs, il y aura un effort important à fournir de la part des scientifiques souhaitant obtenir une bonne efficacité. Cette évolution est accompagnée d'une réflexion conduisant à évaluer le « Time to Solution » associé à une application scientifique donnée plutôt qu'uniquement le temps de calcul, ainsi que les coûts énergétiques associés. L'introduction de nouveaux langages pour ces machines, qui devraient demander par ailleurs l'utilisation de plusieurs paradigmes de programmation, est un moyen efficace d'optimiser cette nouvelle métrique en proposant des temps de développement plus rapides pour les scientifiques et permettant de donner plus d'informations sémantiques aux diverses couches logicielles et systèmes. Lors de ce séminaire, je présenterai le type d'architecture fortement hiérarchisée que devraient posséder les machines introduites d'ici 3 à 4 ans et leurs paradigmes de programmation probables. Je discuterai des problèmes posés par l'utilisation de plusieurs paradigmes et de leurs langages respectifs. Je présenterai alors l'environnement de programmation YML et son langage de type workflow « Yvette », introduit à l'ASCI il y a quelques années et développé principalement au laboratoire PRiSM par l'équipe de Nahid Emad. Je présenterai divers exemples et expérimentations sur quelques plateformes de calcul. Une analyse de résultats obtenus sur Grille5000 permettra de montrer que le temps supplémentaire généré par YML, comparé au temps de calcul avec des langages de plus bas niveaux, est acceptable mais que le « Time to Solution » sera probablement meilleur pour de nouvelles applications développées pour ces machines, sans parler de la maintenance et de l'évolution de code alors simplifiées.