LICENCE O.M.I. - T.D. Induction
Corrigé

Exercice 1 On rappelle que les nombres de Fibonacci sont définis par Fn= Fn-1 + Fn-2 pour n>1 et F0= 0, F1= 1.

On va démontrer par récurrence sur n>0 un certain nombre d'égalités. Puisque l'on considère n>0, le cas de base des récurrences sera n=1.

1) Àmontrer : F1+F3+···+F2n-1 = F2n 2) Àmontrer : Fn+1Fn-1-Fn2=(-1)n 3) Àmontrer : F12+F22+···+Fn2= FnFn+1 4) Àmontrer : F3n est pair. 5) Soit j = 1+sqrt(5)/ 2, àmontrer : j n-2£ Fn£j n-1.
NB : on utilise une récurrence totale oùl'hypothèse a la forme : pour tout n', si n'£ n alors .... Exercice 2 Le but de cet exercice est de montrer qu'il ne faut jamais oublier létude du cas de base dans une démonstration par récurrence.

1) Étude de la propriétéP(n) := 9 | 10n-1 avec nÎIN et 9 | 10n-1 º $ k.10n-1=9k .

a) On montre la validitédu pas de récurrence, c'est-à-dire la validitéde la formule : " nÎ IN. P(n)Þ P(n+1).
Supposons donc qu'il existe k tel que 10n-1=9k. On a que 10n+1-1 = 10n+1-10+10-1 = 10(10n-1)+10-1 = 10(10n-1)+9. Or, par hypothèse, il existe k tel que 10n-1=9k. D'où10n+1-1 = 10(9k)+9 = 9(10k+1). Il existe donc k'=10k+1 tel que 10n+1-1 = 9k' ce nous donne P(n+1).

b) On vérifie facilement que P(0) puisque 100-1 = 0 = 9.0.

c) On peut donne légitimenent déduire que " nÎIN. P(n).

2) Étude de Q(n) := 9 | 10n+1.

a) On montre, làaussi la validitéde pas de récurrence : " nÎIN. Q(n)Þ Q(n+1).
Supposons k tel que 10n+1 = 9k. En remarquant que 10n+1+1 = 10(10n+1)-9, on obtient Q(n+1).

b) En revanche, on ne peut trouver aucun entier m tel que Q(m). Si m=0, on a 100+1 = 2 qui n'est pas divisible par 9. On peut même montrer que pour tout nÎIN, 10n+1 mod 9 = 2.
Par induction sur n c) Même si le pas de récurrence est valide (Q(n)Þ Q(n+1)), il ne suffit pas àlui seul àconclure que " nÎIN. Q(n) puisque l'on ne peut jamais << amorcer la pompe >> de la récurrence.

3) Étude de R(n) := 3| 4n+7n

a) Montrons R(n)Þ R(n+1).
Posons An= 4n+7n et supposons que 3| 4n+7n pour un certain n. On remarque que An+1-An= 3.(4n+2.7n). Par hypothèse, il existe k tel que An= 3.k, d'oùAn+1 = 3.(4n+2.7n+k), i.e. R(n+1).

b) Comme pour Q(n), il n'existe aucun entier n satisfaisant R(n). En fait, on peut montrer que Anmod 3 = 2, pour tout nÎIN.

Exercice 3 Pour donner une définition récursive de f(n) = a2n, il faut savoir exprimer a2n+1 en fonction de a2n. C'est le sens de l'indication : << On pourra remarquer que a2n+1=(a2n)2. >>

Il est alors trivial de donner la définition récursive de f :
ì
í
î
f(0) = a
f(n+1) = f(n)2

Exercice 4 Une définition récursive qui réclame 4 cas de base et un pas de 4.

1) En développant l'expression (n+1)2-(n+2)2-(n+3)2+(n+4)2, on obtient :
(n+1)2-(n+2)2-(n+3)2+(n+4)2 = n2+1+2n-n2-4-4n-n2-9-6n+n2+16+8n
  = 4

2) On veut établir que " mÎIN $ nÎIN. m = Si=1neii2 avec eiÎ {1, -1}. On procéde par récurrence sur m en considérerant 4 cas de base. Remarque : on a bien un résultat valide surtout les entiers puisqu'il est vari des 4 premiers et que tout entiers m > 3 peut s'écrire sous la forme m'+4.

Exercice 5 On rappelle la définition (inductive) de l'ensemble des arbres binaires étiquetés :
  1. Ø est un arbre.
  2. si a est une étiquette et si t1 et t2 sont des arbres alors t=(a,t1,t2) est un arbre.
On appelle feuille un arbre de la forme (a,Ø,Ø). Exercice 6 La définition inductive de l'ensemble des arbres donne le principe de raisonnement par récurrence suivant : si t est un arbre, pour montrer P(t), on montre : 1) Montrons, selon ce principe, que n(t) £ 2h(t)-1 où n(t) et h(t) sont les fonctions définies àl'exercice précédent. 2) Montrons f(t) £ 2h(t)-1. Le principe de récurrence suit ici le principe de définition de f avec deux cas de base (Ø et (a,Ø,Ø)). Exercice 7 Un arbre binaire est strict si chacune de ses branche se termine par une feuille. On n'a donc pas de sous arbre de la forme (a,Ø,t2) avec t2¹Ø ni (a,t1,Ø) avec t1¹Ø.

1) Inductivement, cela signifie que le cas de base des arbres strict sont les feuilles. D'oùla définition : Remarquons que les arbres binaires stricts ainsi définis ne sont jamais vides, au sens des arbres binaires. Du coup, il faut amender un peu les définitions des fonctions n, a et f de l'exercice 5. Pour éviter toute équivoque, on notera (a) pour (a,Ø,Ø). Ainsi, le symbole Ø ne fait plus partie de notre langage. Et le cas de base des récurrence est t=(a).
ì
í
î
n(a) = 1
n(a,t1,t2) = 1+n(t1)+n(t2)
ì
í
î
ar(a) = 0
ar(a) = 2+ar(t1)+ar(t2)
ì
í
î
h(a) = 1
h(a,t1,t2) = 1+max(h(t1),h(t2))
ì
í
î
f(a) = 1
f(a,t1,t2) = f(t1)+f(t2)

2) Montrons que n(t) = ar(t)+1 oùn. On procède selon le principe de récurrence induit par la définition. 3) Montrons que n(t) = 2.f(t)-1. Exercice 9 Les arbres équilibrés restreignent à1 au maximum la différrence de hauteurs entre les sous-arbres immédiats (les arbres t1 et t2 sont les sous-arbres immédiats de (a,t1,t2)).

1) On définit inductivement l'ensemble AVL des arbres biniares équilibrés par les deux clause suivantes : Commentaires : la restriction imposée par la définition àt1 et t2 doit se retrouver dans le principe de récurrence induit. L'étape de récurrence du raisonnement sur les AVL se formalise ainsi
" t1,t2Î AVL. |h(t1)-h(t2)| £ 1 Ù P(t1) Ù P(t2) Þ P(a,t1,t2)

2) On définit la suite (un)nÎIN
u0= 0
u1= 1
un+2 = un+1+un+1
Montrons, par induction sur l'arbre équilibrét, que n(t) ³ uh(t). Comme la suite (un) est définie avec deux cas de base, nous considérons les arbres de hauteurs 0 puis les arbres de hauteur 1 avant d'envisager l'étape de récurrence. Pour être précis, nous raisonnerons donc par récurrence sur la hauter de t. Exercice 11 On rappelle que le monoïde libre A* est l'ensemble des mots construits sur un alphabet A par l'opération associative de concaténation (notée ·) avec le mot vide pour élément neutre (notée). On confond une lettre de l'aphabet A avec le mot forméde cette seule lettre a, ce qui autorise les écritures a· w et w· aaÎ A et wÎ A*.

Dés lors, la définition de l'opération miroir est triviale :
mir(w) = ì
í
î
e si w=e
mir(v)· a si w=a· v
Exercice 12 Définition inductive de l'ensemble L des listes d'élements de d'un alphabet A : La liste (ax) est obtenue par ajout de a devant x. On dit que l'on préfixe x avec la lettre a. Il ne faut pas confondre cette opération avec la concaténation de l'exercice précédent. L'expression (xa) n'a pas de sens ! La liste constituée des lettres a1, a2 et a3, dans cet ordre, s'écrit : (a1(a2(a3e))). On pourra écrire (a) simplement en place de (ae).
On a sur L le principe de récurrence suivant : Soit g : L× L® L définie par :
ì
í
î
g(e, y) = y
g((ax), y) = g(x, (ay))

1) Montrons pas récurrence sur xÎ L que " yÎ L.g(x,y)Î L (ce qui revient àdire que g(x,y) est partout définie sur L.) 2) g((a1),y)=g(e,(a1y))=(a1y)

3) Pour être précis, il faut montrer " yÎ L. g((an(an-1(..(a1)..))),y) = g(e,(a1(..(an-1(any))..))), par récurrence sur n > 0. 4) Si rev(x) = g(x,e), en utilisant le résultat de la question précédente, et la définition de g, on obtient rev((a1(..(an)..))) = (an(..(a1)..)).






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